Fautes d’une ressource suffisamment abondante il serait totalement illusoire d’imaginer pouvoir loger l’ensemble de la planète dans des habitats recourant systématiquement à même un matériau de construction. Autrement dit, avec le parpaing béton, la brique, la pierre et la terre, le bois fait partie du catalogue des principaux matériaux dans lequel nous « piochons » les éléments nécessaires à la base de notre habitat. Toutefois, aujourd’hui, ce choix, nous le confions le plus souvent à un interlocuteur spécifique, à qui nous nous en remettons pour définir les grandes lignes de ce qui deviendra notre lieu de résidence pour de nombreuses années, voire plusieurs générations d’individus.

C’est dans ce cadre que dans de nombreux pays, notamment en France où la première usine de ciment au monde a vu le jour en 1846 à Boulogne-sur-Mer, le lobbying cimentier permet d’occulter en grande partie les modes constructifs autres que le béton. Il en résulte qu’aujourd’hui alors que toutes les autres solutions présentent des intérêts donnés, souvent supérieurs à une construction « traditionnelle » en parpaing béton, elles ne représentent qu’une faible part du marché de la construction, et le bois, malgré ses multiples avantages, illustre parfaitement ce paradoxe.

Bien-être et qualité de vie

Choisir de vivre dans une maison en bois, c’est faire le choix d’opter pour une qualité de vie étonnante à bien des aspects. La majorité des personnes qui ont eu l’occasion de séjourner dans une maison en bois, au moins 24 heures, se disent généralement très agréablement surpris par l’absence d’effet « mur froid », l’acoustique générale est un sentiment, moins palpable mais ô combien agréable, de non-oppression respiratoire, un peu comme s’ils étaient à l’extérieur et non dans un lieu clos (une notion qui ressort d’autant plus lorsqu’elle provient de personnes ayant des difficultés à respirer). Ses vertus, le bois les doit à sa texture.
Matériau naturellement respirant, le bois capte et rejette l’humidité produite par l’activité qui règne dans la maison. Cette capacité de régulation hygrométrique assure à l’habitation, été comme hiver, une atmosphère intérieure saine des plus agréables, ni trop humide ni trop sèche. Alliée à une isolation thermique de qualité cette régulation hygrométrique concourt à l’absence de parois froides. Ainsi à proximité, ou même au contact, d’un mur extérieur, le sentiment de fraîcheur, voire de froid que l’on peut connaître dans une construction classique n’existe pas dans l’habitat en bois. Une caractéristique qui favorise également la qualité de l’air intérieur en évitant tout problème lié aux zones de condensation et d’humidité.

Zone de confort
L’humidité ambiante et la température joue un rôle décisif dans la propagation des micros – organismes, bactéries et autres substances toxiques et/ou allergènes de notre environnement proche. Les qualités isolantes et hygroscopiques du bois créent ce que des chercheurs, de quatre centres de recherche européens, ont récemment dénommé une « zone de confort » qui contribue à assainir l’air ambiant des bâtiments, tout en assurant leur respiration.

S’il rend indiscutablement l’habitat plus simple, le bois offre aussi un grand confort acoustique à l’intérieur des bâtiments, ce qui lui vaut d’être fréquemment utilisé dans la construction des auditoriums. Sans parvenir à un tel niveau dans une habitation bois classique, on n’y constate néanmoins un effet résonance très nettement inférieur à une construction maçonnée, grâce à l’effet absorbant du bois. De même,l’ isolation phonique du milieu extérieur se révèle tout aussi excellente, que cela soit dû aux propriétés isolantes du bois ou au surplus d’isolants dont bénéficient généralement ces constructions.

Pollution sonore
Ces dernières années, de nombreuses études ont mis en évidence que le bruit est ressenti comme une vraie nuisance. À ce titre, aujourd’hui on n’hésite plus à parler de pollution sonore.
Tous ces avantages cumulés font d’une maison en bois une sorte de cocon, véritable milieu feutré et chaleureux, où le bien-être n’est pas un vain mot…

Le matériau de  construction idéale

Sa résistance, sa facilité de mise en œuvre, ses performances thermiques et acoustiques son rapport poids/volume confère au bois une très bonne place parmi les autres matériaux de construction que l’on connaît en outre à, à encombrement identique sur le terrain, les maisons bois sont souvent près de 10 % plus grande, leurs murs étant généralement moins épais en raison de la qualité thermique intrinsèque. D’un point de vue environnemental, le bois s’avère être un champion en stockant du CO2 (en moyenne, selon les essences, 1 t de CO2 par mètres cubes de bois). Enfin, si l’absence de délai de séchage favorise une construction beaucoup plus rapide, source d’économie, certaine technique permettent de préfabriquer en usine des pans de mur entiers, conduisant à optimiser davantage « process de fabrication » et « délais de réalisation » sur le chantier.
Ultime atout, à l’heure où la rareté et le prix du foncier surtout en ville, font du mètres carrés habitable une valeur très prisée, la construction bois, en offrant des portées plus grandes et une enveloppe thermiquement plus performant à épaisseur de mur identique, permet de dédier davantage d’espace aux usagers. À emprise au sol égal, le gain varie entre quatre et 6 % de surface habitable supplémentaire, un luxe quand on connaît le tarif du mètre carré dans certaines villes…

Technologie et réglementation

Le passage des rondins de bois empilés, la technique historiquement la plus répandue, à l’ossature bois qui prédomine outre atlantique, sans oublier toutes les autres technologies qui gravitent dans l’univers du bois de construction, ne se fait pas du jour au lendemain. Le principal « moteur » d’innovation a tenu à la volonté d’industrialiser la filière pour en améliorer tant la productivité que la qualité des constructions. À ce titre, des industriels ont confronté leurs bureaux d’études aux professionnels du bois pour mettre au point de nouveaux principes constructifs. C’est ainsi qu’aujourd’hui des pans de mur complets sont fabriqués en série dans les usines avant d’être rassemblés sur le chantier, en l’espace de quelques jours. De la même manière, l’outil informatique aidant, les architectes réalisent aujourd’hui de véritables œuvres d’art sous la forme de charpente de très grande portée, comme seule, presque, le bois peut le permettre.

Ainsi, depuis la fin du XXe siècle, l’alliance du matériau bois, de l’informatique et d’industriels inventifs, rend la construction bois adaptable au cahier des charges les plus complexes. Mais, alors qu’ailleurs l’industrialisation des procédés est une source d’uniformisation et de pertes de créativité, les qualités du bois ont affranchi les architectes de la rigueur industrielle, conceptuelle et qualitative, leur ouvrant les portes d’une liberté d’expression exceptionnelle.
Néanmoins, ces évolutions technologiques ne se font pas dans l’anarchie. Comme tous les matériaux de construction, le bois et ses dérivés n’échappent pas aux exigences réglementaires imposées par les détenus, dans le but de garantir le niveau de performance des bâtiments à la réglementation en cours. Il appartient ainsi aux fabricants de démontrer que les caractéristiques de leurs produits répondent à des exigences telles que la résistance mécanique, la résistance au feu, le pouvoirs isolants, l’impact environnemental et sanitaire, etc. Menée, sous la responsabilité du comité européen de normalisation (CEN), cette réglementation vise la fabrication et la mise en œuvre de la plupart des produits à base de bois utilisés dans le bâtiment, et plus particulièrement :

  • – les éléments de structure en bois massif ou lamellé – collé ;
  • – les panneaux dérivés du bois (panneaux de lamelles de bois type OSB, panneaux de particules, contreplaqués, etc.) ;
  • – les revêtements extérieurs (bardages, panneau bois – ciment, etc.) et intérieur (lambris, OSB, etc.) ;
  • – les menuiseries (portes, portes-fenêtres, fenêtres, fenêtres de toit, etc.) ;
  • – les produits d’assemblage, de traitement et de finition ;
  • etc.

Une grande liberté  architecturale

La souplesse de mise en œuvre et l’aptitude du bois à se marier avec d’autres matériaux sont quasiment inégalables. Ses caractéristiques mécaniques (résistance, souplesse, etc.) ainsi que son rapport poids-résistance facilite son intégration à un site donné. Il n’est donc pas étonnant qu’aujourd’hui les architectes soient de plus en plus nombreux à l’intégrer, à des degrés divers, dans leurs études. Néanmoins, ce retour du bois dans nos constructions est aussi favorisé par le fait que nous vivons une intense période de « frénésie verte ». De même, la hausse de bâtiments publics et professionnels y recourant, participent à le rendre crédible aux yeux du plus grand nombre. En effet, il y a peu, la construction en bois était encore quasiment l’apanage des seuls bâtiments hauts de gamme, où les qualités du matériau allié à la diversité de ses mises en œuvre, facilite les grands volumes et la libre expression architecturale. La maison en bois s’affranchit ainsi progressivement de l’image persistante du chalet montagnard, tant dans les esprits que sur le terrain. La rupture est également visuelle. L’évolution des techniques aidant, certaines maisons bois ne se distinguent plus de l’extérieur, ni même de l’intérieur, d’une maison maçonnée, tous les styles sont dorénavant possibles, y compris un revêtement extérieur type crépi. Ces revêtements maçonnés, ajoutés à la diversité des nuances des multiples essences de bois et de matériaux composites, recouverts au nom d’un film protecteur (peinture, etc.), offre des possibilités de personnalisation illimitée pour l’enveloppe extérieure des bâtiments.
Grâce à cette palette, la maison en bois s’intègre dans tous les systèmes dans les tous les styles espace urbains comme ruraux, et elle peut être présente au centre de Paris comme au fin fond des territoires les plus reculés de France.
Les possibilités de traitement de l’intérieur n’ont rien à envier à celle des façades. Matériaux nobles et chauds, le bois apparent permet de réaliser des intérieurs chaleureux. Néanmoins, ici, encore, l’évolution des techniques a rendu possible la pose de revêtement plus « conventionnel », à savoir les plaques de plâtre. Mise en œuvre de la même matière que sur des murs maçonnés, ces techniques ouvrent les constructions boisent à l’immense catalogue des revêtements muraux (peinture, carrelage, papier peint, tissus, fausses pierres, etc.), offrant une grande souplesse pour l’habillage des pièces. Par ailleurs, lors de la construction, l’intégration d’un mur maçonné, par exemple en « vieilles pierres », peut apporter non seulement son cachet esthétique mais aussi l’inertie thermique qui fait défaut à des techniques comme l’ossature bois.

Solidité et durabilité

Une poutre de 3 m de portée, capable de supporter 20 t, pèse 60 kg en résineux, 80 kg en acier et 300 kg en béton armé. Mais au-delà de la résistance mécanique, en matière de construction en bois, c’est la qualité de la conception, le soin apporté à la réalisation et l’intégration dans l’environnement proche qui détermineront la résistance au temps de la bâtisse. Comme nous l’avons vu précédemment, les agents destructeurs ont besoin d’une humidité minimale, d’oxygène et d’une température adéquate pour prospérer et attaquer le bois. L’absence d’une seule de ces conditions stop la dégradation, voir l’empêche de survenir. Autrement dit, dans ces conditions idéales, on peut affirmer que le matériau bois est pratiquement « éternel » (des éléments en bois, parfaitement intact, ont été retrouvé dans des tombeaux égyptiens de plus de 3500 ans…).
Afin d’assurer la durabilité d’une construction bois, il convient donc de faire la chasse à tous les pièges à eau et d’assurer une ventilation maximale aux parties ne pouvant pas être préservé d’un contact avec l’eau comme les façades, par exemple. En outre, la réalisation de ces zones doit faire appel à ces années boit naturellement durable comme le mulet, le châtaignier, etc. ou, à défaut, assurer la durabilité du bois par un traitement approprié. Ce souci de préserver le bois doit intervenir dès la phase de construction avec, évidemment, le recours à du bois sec mais aussi en isolant correctement le bâtiment des remontées d’humidité du sol, via les fondations. À ce titre, un film d’étanchéité doit systématiquement être inséré sur les zones de contact entre la construction en bois et les fondations, habituellement béton.